ÉCRASONS le MONSTRE !

Description

« C’est cela l’exploitation du damné. Ne même pas pouvoir comprendre la cause de sa souffrance… Le monstre a envahi nos forêts, le monstre s’est emparé de notre sous-sol. Je croyais que nous étions condamnés à la pauvreté. Maintenant, je connais la richesse de notre patrimoine. Que nous reste-t-il ? Bénédiction du monstre, l’étouffement dans la pourriture de son souffle. Le souffle de sa nausée… Le monstre a construit une cage. A quoi bon vivre dans une cage ? Il faut la faire sauter ou bien nous jouerons le jeu du monstre. Et nous aurons opté pour la suivie… C’est cela l’exploitation : Condamner des peuples entiers à se nourrir de privations, les faire travailler vingt-cinq heures sur vingt-quatre et leur dire qu’ils sont assez pauvres pour accepter de mourir de faim, assez médiocres pour espérer s’en sortir… Comment tuer un monstre sans être un monstre plus monstrueux ? Toute la différence est là. La liberté exige la mort et l’extinction sans appel du monstre ».

Écrasons le monstre ! Telle est l’injonction que l’auteur Kum’a Ndumbe III adresse non seulement à l’Afrique tout entière, mais aussi à l’ensemble des peuples dominés du monde. Ecraser le monstre, s’avère donc être un impératif pour la survie des plus faibles, pris dans l’étau infernal de l’exploitation et de la surexploitation. Qui est donc ce monstre ? a-t-on envie de se demander. Le monstre c’est le néo-colon, raciste et inhumain, qui se nourrit de l’énergie vitale de l’Afrique, la dépouillant de ses richesses, de sa capacité à s’autogérer, et tuant toute initiative de développement et d’émancipation. Le monstre c’est aussi le frère noir traitre qui se compromet en se laissant manipuler par son ancien maître des colonies, qui torpille son propre peuple pour des besoins égoïstes, sacrifiant ainsi l’avenir de dignes fils et filles du continent. Ces monstres-là sont à abattre en vue de la libération totale de l’Afrique !
Ecrit en 1971, ce texte reste d’actualité près d’un demi-siècle plus tard à une ère où le monde continue d’être régi par des rapports de prédation féroce entre les nations puissantes et faibles. Ecrit dans un style épistolaire, en des mots virulents soufflés par la fougue de la jeunesse, mais empreints de maturité, cet ouvrage entend provoquer un choc émotionnel constructif en vue d’un monde de justice dans lequel chaque nation sera libre et maître de son destin.